Rapport d'activité 2004
 
Juin 2005
Secteur Développement
Notre détermination et notre engagement restent dans le droit fil de ce que nous avions décidé lors de nos Assemblées Générales précédentes :
Permettre aux populations d'être les acteurs de leur propre développement.
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Au Burkina Faso, SOS Enfants continue de soutenir les paysans burkinabés dans leur lutte contre l'avancée du désert par la restructuration des terres et la reforestation. Grâce à la motivation et au travail efficace de l'association A.Z.N (Association Zoramb Naagtaba) et des paysans impliqués, nous avons assisté à la renaissance de 300 hectares de terres.
L'aménagement des sols et la création d'un bocage « à la normande » en plein Sahel favorisent :
• une meilleure récupération des eaux pluviales pour le réapprovisionnement des nappes phréatiques,
• une meilleure protection des sols contre l'érosion et l'assèchement par le vent,
• une sauvegarde des cultures en empêchant les dégradations par les animaux sauvages ou domestiques.
En 2004, un volet complémentaire a été joint à ce programme qui, jusqu'alors, associait des paysans en groupement pour faire ces travaux sur des périmètres de 100 hectares. Ces aménagements sont à présent réalisés également à un niveau individuel, autour de chaque maison familiale, afin que chaque paysan puisse mieux s'approprier les techniques préconisées.
Dans son numéro du 30 novembre 2004, le quotidien Le Monde a publié un large article sur l'engagement de SOS Enfants au Burkina Faso.
En Haïti, la situation très grave sur les plans politique, économique et climatique a ralenti considérablement et même gelé certaines actions comme le projet pêche à Jacmel. Pourtant, ce projet continue. Deux jeunes Haïtiens ont bénéficié d'une formation de mécaniciens diésélistes pour entretenir et réparer les moteurs de bateaux. L'un des deux vient d'obtenir son diplôme. De plus, un terrain a été acquis pour l'implantation des différentes activités liées à ce projet.
En République Démocratique du Congo, SOS
Enfants est présent depuis de nombreuses années dans le Nord Kivu, aux côtés de l'association locale CACUDEKI. De multiples actions de développement mises en place par le biais du micro crédit permettent aux Congolais de se regrouper pour créer différentes unités de production et valoriser la vente des produits. Ces projets favorisent un lien social solide dans lequel les jeunes trouvent une forte motivation pour rester vivre dans leurs villages.
Au Sénégal, financé conjointement par l'A.F.D.I Ile de France et SOS Enfants, un large programme de développement a été défini, en cinq volets basés sur la formation et l'action : Formation en santé et alimentation animale ainsi qu'en gestion des troupeaux, développement d'une laiterie à Saré-Moussa, création d'un fonds souple de développement local pour la mise en place d'une activité technico-économique, réhabilitation de l'école villageoise et recrutement de personnel enseignant pour permettre la scolarisation des enfants, mise en place d'une production maraîchère améliorée utilisant l'eau de la rivière.
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Secteurs Education - Formation - Réinsertion
Ce sont trois éléments forts de notre implication sur le terrain et trois formes d'actions indispensables au bon fonctionnement de notre société.
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En Angola, en partenariat avec Humanitas SOS, nous avons mis en place à Lobito un programme d'accueil des jeunes mères isolées avec leur enfant. Les enfants sont suivis médicalement et nutritionnellement. Les jeunes mamans sont formées dans des ateliers d'informatique et de couture afin qu'elles puissent subvenir ensuite elles-mêmes à leurs besoins et à ceux de leur enfant.
Au Burkina Faso, SOS Enfants s'est impliqué pour la scolarisation en école primaire des enfants de six villages intégrés au sein de A.Z.N. Depuis septembre 2004, nous prenons également en charge les enfants scolarisés dans le secondaire grâce aux parrainages, mais nous avons encore besoin de parrains et de marraines !
Au Cameroun, avec le FONDAF, nous
participons à l'intégration scolaire et professionnelle des enfants de la communauté des pygmées Bagyeli dans le but de réduire la marginalisation de ce peuple.
En Equateur, SOS Enfants a mis en place une action de parrainage des enfants des rues accueillis au sein de la Fondation Tìo. Ce centre offre la possibilité d'une véritable réinsertion pour les enfants de la rue de Quito.
En Haïti, plusieurs catastrophes ont martyrisé le pays durant l'année. La plus importante, la tempête tropicale Jeanne en septembre, a ravagé une grande partie de l'île. La ville des Gonaïves a payé là un lourd tribu : plus de 3 000 morts, dont notre ami Jean Ollivier qui a œuvré toute sa vie au service des plus démunis.
• Aux Gonaïves, le Centre Saint-Joseph, que SOS Enfants soutenait et qui accueillait 1 000 enfants, a été complètement enseveli sous 5 mètres de boue et d'eau, tout comme le quartier autour où les familles très pauvres ont tout perdu. Les survivants ont fait preuve d'un courage extraordinaire. SOS Enfants s'est mobilisé avec d'autres associations et l'école a été déblayée et reconstruite. Aujourd'hui, l'activité a repris normalement pour l'école, le centre de nutrition et les soins aux malades et handicapés. Nous avons augmenté notre aide à ce centre et décidé d'optimiser notre partenariat sur le long terme.
• A Port-au-Prince, dans la Cité Soleil, l'instabilité politique et sociale a placé les Haïtiens dans une précarité encore plus grande. Confronté à l'insécurité permanente, le CASA (Conseil d'Administration de Saint-Alphonse) a cependant réussi à maintenir l'ouverture de l'école Saint-Alphonse. Nous tenons à saluer le dévouement et la détermination des professeurs qui, bravant chaque jour le danger, ont permis à l'école de fonctionner quasiment normalement et de rester, à ce jour, une des rares écoles ouvertes au sein du bidonville.
Grâce aux parrains et marraines ainsi qu'aux associations partenaires, l'APAM et NIDDA, les enfants peuvent continuer d'étudier, malgré les conditions déplorables de sécurité au sein de ce bidonville.
A Madagascar, plus de 900 enfants sont scolarisés à Ambodirafia, à l'île Sainte-Marie et dans la région de Befotaka grâce aux parrainages.
Notre action au sein de MEDICAP continue d'assurer des programmes d'alphabétisation, de formation à la langue française et de formation professionnelle au sein des prisons. Les résultats obtenus sont très encourageants et nous incitent à un engagement plus important.
Au Népal, le partenariat avec Couleurs Himalaya a permis d'assurer le bon fonctionnement de la Kula Mountain School dans le Haut Dolpo. Des travaux ont débuté pour la construction d'un nouveau bâtiment qui accueillira à terme l'école définitive.
En République Démocratique du Congo, SOS Enfants s'est inscrit dans plusieurs projets avec ses partenaires locaux :
• A Kinshasa, dans un programme de réinsertion familiale et sociale des enfants de la rue vivant dans un des quartiers les plus défavorisés de la ville,
• Au Nord Kivu, nous avons réhabilité une école dans un village particulièrement enclavé, Kirungu. Cette école représente une première étape pour le développement de ce village qui se veut être un modèle pour la région.
Au Rwanda, SOS Enfants continue de soutenir l'action du Point d'Ecoute de Gisenyi au bénéfice des enfants des rues.
En 2004, un nouveau volet s'est ouvert pour soutenir les fratries orphelines du Sida et leur permettre de vivre ensemble dans la maison familiale, évitant ainsi que ces enfants ne rejoignent la rue.
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Secteur Santé
Le but poursuivi est de rendre accessible les services de santé aux plus démunis.
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A Madagascar, le programme MEDICAP continue de se développer et s'étend maintenant à six prisons et concerne donc près de 4 000 personnes. Plusieurs axes ont été suivis :
• consultations, soins,
• hygiène et prévention,
• nutrition.
Un partenariat avec l'APEF (Association pour la Promotion des Extraits Foliaires de Luzerne) a permis de lutter contre la malnutrition en intégrant dans la nourriture les extraits foliaires de luzerne. Un suivi médical régulier a démontré l'efficacité de cette utilisation avec une amélioration spectaculaire de l'état de santé des prisonniers, ce qui leur permet de participer plus assidûment aux ateliers d'alphabétisation et de formation professionnelle.
Par ailleurs, SOS Enfants soutient plusieurs programmes de santé auprès de vingt hôpitaux et dispensaires.
Au Cameroun, nous apportons un soutien sanitaire dans les quartiers les plus défavorisés de Douala, en collaboration avec l'association Women Of Africa.
En Haïti, le Centre de La Plaine fonctionne malgré toutes les difficultés liées à la situation que traverse actuellement le pays. En partenariat avec Enfants Soleil, nous approvisionnons également plusieurs autres dispensaires en médicaments et matériel médical.
Au Togo, ce sont maintenant une vingtaine de dispensaires qui sont soutenus par SOS Enfants dans le cadre du programme santé mis en place avec Solidarité Sud Essonne.
Au Rwanda, une information sur les MST et le sida est assurée pour les jeunes des rues. D'autre part, les enfants orphelins du sida sont pris en charge sur le plan médical par le biais du parrainage, dans un mode de fonctionnement familial. Des animateurs les accompagnent pour permettre aux fratries de rester vivre ensemble dans la maison de leurs parents décédés.
Parallèlement à ces actions, nous soutenons nombre d'hôpitaux et dispensaires dans différents autres pays : Maroc, Mauritanie, Algérie, Bénin, Mali, Sénégal, Congo, Angola, Laos, Argentine, Croatie, Bosnie...
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Secteur Etat civil
Chacun a le droit à la reconnaissance en tout lieu de sa personnalité juridique, affirme l'article 6 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
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Les naissances n'étant pas enregistrées dans tous les pays, quarante millions d'enfants n'ont aucune identité, aucun statut juridique et donc aucune protection. Cette absence de statut place l'enfant en danger :
• adoptions illégales,
• trafics d'enfants,
• exploitation économique et sexuelle,
• enrôlement dans des bandes armées,
• mariages forcés.
SOS Enfants s'est donc engagé, soutenu en cela par la Fédération de la Voix de l'Enfant, dans la mise en place de campagnes d'état civil.
Ainsi, au Népal, aucun des enfants scolarisés au sein de notre programme scolaire n'avait d'identité, comme d'ailleurs la très grande majorité des adultes. La vallée de Penzang dans le Haut Dolpo est une enclave tibétaine et ses habitants ne peuvent prouver leur nationalité népalaise. Cette situation les place dans la crainte des contrôles effectués par des groupes maoïstes qui circulent beaucoup dans ces zones. A l'issue de la campagne d'inscription à l'état civil, le gouvernement a reconnu l'existence de l'école en prenant en charge deux instituteurs, en fournissant des manuels scolaires et en organisant une campagne de vaccination.
Au Congo Kinshasa, ce sont plus de 2 000 enfants, jusqu'alors apatrides, qui ont été reconnus.
En 2005, nous continuerons de permettre aux enfants d'accéder à cette reconnaissance juridique. Des programmes se réaliseront au Cameroun et au Burundi.
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Actions France
La Maison de l'Amitié à La Défense, la Maison de Herblay et les Petits Cafés dans le 11ème arrondissement de Paris et à La Défense restent les lieux d'accueil où Geneviève Gazeau et son équipe agissent pour favoriser la réinsertion des exclus et des familles en grande précarité.
Nous collaborons par ailleurs à plusieurs autres programmes aux côtés d'associations partenaires telles que les Resto du Cœur du Kremlin-Bicêtre, Enfants du Monde - Droits de l'Homme, Entraide et Partage Paris, Emmaüs, etc.
Nos équipes locales d'Etampes, du Kremlin-Bicêtre, de Beauvais, de Saint-Lys et de Paris s'impliquent aussi localement dans des actions en faveur des plus démunis.
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Engagements 2005
SOS Enfants entend bien poursuivre tous les programmes déjà débutés. Marquant ainsi sa volonté d'agir toujours plus dans le sens d'un développement durable, SOS Enfants s'impliquera également dans de nouvelles actions, telles que :
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Au Cameroun, dans la région de Moya, nous apporterons notre soutien à la création d'une savonnerie.
A Madagascar, nous allons poursuivre notre politique de micro crédit avec un projet d'élevage de vaches. Les enfants du foyer Lapan'ny Fanentenana souffrent d'un manque de calcium qu'il faut combler. Dans un premier temps, l'achat de vaches permettra une distribution quotidienne de lait aux enfants tout en créant un système économique autour de cet élevage avec la vente de l'excédent de la production laitière. Par la suite, nous espérons que ce projet donnera l'envie à d'autres groupements de faire la même chose, sous la forme de micro crédit.
En Haïti, SOS Enfants s'associera à un programme de restructuration des sols grâce au vétiver, arbuste dont les racines très profondes permettent de lutter contre l'érosion. Ce projet s'articule avec une formation des paysans à des méthodes de cultures différentes de ce qui s'est fait jusqu'à présent, au sein de jardins communautaires. L'éducation et la formation restent la base de tout développement. SOS Enfants fait toujours de ce domaine un pilier fort de son engagement.
Au Burundi, SOS Enfants s'engagera dans un ambitieux programme de formation professionnelle au profit des enfants des rues.
Alfred BLANCHET, Président
Juin 2005
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